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Lorsque la COPAMO appelle à faire barrage aux écologistes

Dans une tribune signée le 17 juin, le Président de la Communauté de communes du Pays mornantais a appelé à faire barrage aux écologistes lors des élections métropolitaines du 28 juin. Il n’était pas le seul Président d’interco à signer cet appel. On pourrait saluer l’existence d’un communiqué conjoint entre les Communautés de communes (à l'exception de la CCMDL et du Pays de l'Arbresle) entourant la Métropole de Lyon, laissant à penser qu’il pourrait y avoir une stratégie territoriale commune, mais force est de constater que leur dénominateur commun reste une simple réaction en contre. Cela ne fait pas un projet de territoire et celui-ci peine à émerger face à un Etat garant de l’environnement.


Historiquement, les intercommunalités se sont toujours construites contre le Grand Lyon. La Communauté de communes du pays mornantais, créée en 1992, n’est pas en reste. Dans « La production de la ville », Paul Boino, Professeur d’urbanisme et d’aménagement à l’Université Lumière Lyon 2, relevait que certains élus de la périphérie préférèrent se regrouper préventivement contre une éventuelle extension de la Communauté urbaine envisagée par Michel Noir en 1989. « Ils constituèrent à cette fin six Communautés de communes à fiscalité additionnelle » (p.56). « Cette esquisse de couronne de Communautés défensives fut complétée deux ans plus tard ». Raymond Barre chercha alors à négocier et non imposer l’adhésion des Communautés périphériques. « Les municipalités déjà regroupées en Communautés déclinèrent l’invitation, tout comme les communes isolées. Ces dernières s’engagèrent dans la création de 4 nouvelles Communautés de communes ».

Cette trajectoire a longtemps marqué les relations, ou plutôt l’absence de relations, entre les Communautés de communes et la Communauté urbaine. Chacun ouvrant dans son coin. Une tentative de mise en relation eu lieu au travers l’institution de la Région urbaine de Lyon (RUL), une association créée en 1989 réunissant les grandes collectivités locales de la région lyonnaise. Les Communautés d’agglomération de Villefranche-sur-Saône, du Roannais, et de Bourg-en-Bresse avaient alors rejoint cette tentative de rapprochement, mais pas les Communautés de communes encerclant le Grand Lyon. La RUL a cessé d’exister en 2015, au grand damne des écologistes.

Toutefois, arguant d’un développement économique trop centralisé générant de fort déplacements pendulaires, un contrat de réciprocité ville-campagne devait être adopté courant deuxième trimestre 2020 entre les quatre Communautés de communes de l’ouest Lyonnais et la Métropole de Lyon : « Les élus, conscients de l’impact de la croissance démographique de la Métropole et de ses politiques publiques sur les territoires voisins, souhaitent oeuvrer ensemble pour un développement plus équilibré et plus solidaire de la Métropole » indique alors un communiqué (article du 16 décembre 2019 – Le Progrès). De quoi rectifier le trop fort centralisme promu par Gérard Collomb.

Comment se forgera ce contrat de réciprocité entre la Métropole et les intercommunalités à l’avenir ? Nul ne saurait le dire. Mais il est certain que les 4 intercommunalités de l’ouest Lyonnais (Pays mornantais, Vallée du Garon, Vallons du Lyonnais et Pays de l’Arbresle) ont encore du pain sur la planche, à l’heure où leur schéma de cohérence territoriale (SCOT) a été invalidé par les services de l’Etat. La délibération du 10 septembre 2019 arrêtant le SCOT a en effet été retirée le 9 octobre 2019. « Le SCOT devrait évoluer vers une meilleure prise en compte de l'environnement au sens large et dans un objectif de développement durable du territoire » selon une source proche du dossier. Aucun avis officiel de l'Etat n'a été émis sur ce dossier, lequel est à ce jour toujours en cours de révision.




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